FLASH & STROBOSCOPES


Principe

Dessins issus d’une note de PerkinElmer ici

 

 

Un tube flash est soumis à une haute tension V0, stockée dans une capacité CB. Le tube s’allume suite à un amorçage provoqué par un transformateur d’impulsion amenant la tension gaz à Vz (2 à 20kV).
On utilise le Xénon car son spectre d’émission est très proche de celui de la lumière solaire. Une fois le gaz ionisé, le tube devient conducteur, sa résistance interne chute à une valeur Ri=Vs/Imax très faible (0.1 à 5 W).

 

 

Le courant peut alors monter à plusieurs centaines d’Ampères, la durée de décharge est très faible, entre 100µs et 1ms.
Toute l’énergie stockée dans la capacité de stockage, passe dans le tube, soit E=CB.V0²/2 en Joules ou Watt.s

Les énergies des lampes flash sont dans la gamme 1 à 80 Joules (Watt.s) pour les « petits » flash et peuvent monter jusqu’à 4000 Joules pour les flash professionnels de studio. Des lampes encore plus puissantes sont développées pour amorcer les lasers de puissance.

 

 

 

 

 

La puissance dissipée est simplement le rapport Energie/Période, ainsi une lampe de 40 Joules/4 Watts, ne peut donner ses 40 Joules que toutes les 10 secondes au minimum, si on veut lui tirer un éclair par seconde, il faudra se contenter de 4 Joules par éclair.


Récupération de modules flash jetables

On a tous utilisé des appareils jettables, il se trouve qu'on peut le démonter et donner la péllicule à développer seule, tout en gardant le reste, pour le recharger éventuellement, ou bien recycler le flash.


Autopsie du flash d’un appareil jetable :

Le schéma de base est donné là :


La tension atteinte en fin de charge est de l’ordre de 300V. Le néon clignote 10Hz à partir de 290V. Le tube est polarisé. La capacité n’est pas marquée, vu sa taille ce doit être une 100 à 200 µF.

L’énergie doit être proche de 7 Joules (150µF sous 300V).


Un flash esclave

L’idée est de mettre un certain nombre de modules flash récupérés dans des appareils jettables, dans un boîtier transparent, alimenté sur le secteur, avec un dispositif qui déclenche les éclairs sur réception d’un éclair du flash de l’appareil photo.

Circuits de commande d'une flash esclave

Il s'agit de détecter un éclair incident et de déclencher le flash local.

 

Elektor 186, dec 1993, p50 ; circuit très sensible et ultra rapide ; la résistance R1 peut être ajustée pour augmenter ou diminuer la sensibilité.


Un thyristor TIC106 présente un courant gate de 200µA max (60 µA typ), qui décroît avec la température, et il faut une tension supérieure à 0.6V à Tamb pour passer le seuil de la porte, d’où les 2 diodes en série.

 

 

 

 

 

Elektor 316, oct 2004, p66 ; circuit retardateur, basé sur une détection avec simulation d’inductance. Un seul photo transistor pré-polarisé suffit à passer un niveau logique d’un CMOS alimenté en 9V. Le circuit thyristor est idem celui de juillet 79 avec les mêmes défauts.


 

 

Elektor 157, juillet 1991, p117 ; un montage très original où le transistor détecteur est pré-polarisé à 0.45mA.
L’éclair lumineux augmente fortement son courant, en réaction, l’aop IC1a baisse la tension base. Cette baisse est détectée par IC1b qui génère l’impulsion de commande directe sur le thyristor sans résistance (!). Ce circuit doit avoir un retard de plusieurs dizaines de µs.

 

 

 

 

 

 

 

 

Elektor 13, juillet 1979 ; 2 montages de flash esclave basé sur des transistors, avec une alimentation hasardeuse…


 

 

 

Un schéma sur le site de Sam avec un opto triac qui command un triac en série avec un néon. On se demande à quoi sert le néon…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un autre schéma plus fin avec un opto-triac qui commande un thyristor.



Circuits de commande ; essais phototransistors

Un phototransistor alimenté sous 5V avec une résistance de 15k à la masse. La tension au repos dépend directement de l’éclairage ambiant, et surtout, des lampes sur l’alternatif.

 

Sur un éclair indirect dans une pièce moyennement réflective, on observe une bonne réponse, supérieure à 2.5V, avec une montée en 16µs. Le courant généré est donc supérieur à 150 µA. La constante de temps liée aux capacités parasites donne le temps de descente (~180µs) et surtout à la nature du phototransistor, puisqu’il faut bien évacuer les charges accumulées sur la base.

 

Le même, mais cette fois chargé par une inductance de 100mH. La tension au repos est nulle, on ne distingue pas de sinus 50Hz.
Sur un éclair indirect, même front d’impulsion, même amplitude crête, mais présence d’un swing négatif, signe d’un début d’oscillation.

Une autre mesure avec le même phototransistor, et pull down de 15k à la masse, sous 12 V. pour valider la présence de 2 éclairs.
Avec l’Olympus, on voit clairement 2 éclairs distants de 150 ms. Avec le Casio, ce délai tombe à 75ms.
Le premier éclair est toujours de même amplitude, et assez bref (70µs et probablement plus fin encore avec le Casio). Le deuxième éclair est plus fort, et peut monter à 500µs de durée.

 

 

Circuits de commande ; simulations

 

 

 

 

Le fonctionnement du phototransistor a été simulé sous Spice avec un générateur de courant sinus qui simule l’éclairement constant avec une fréquence de 100Hz. L’éclair flash est simulé par un générateur de courant impulsionnel équivalent à 400µA crête, soit 6V sur 15 k.

Un phototransistor et un pull down résistif de 15 k. Les pics montent à 6V, pour une valeur plancher à 1.5V.

Un phototransistor et un pull down inductance de 100mH+50Ohms et une diode de roue libre. Le plancher tombe à 0, mais les pics baissent aussi un peu à 4 Volts.

Un phototransistor et un pull down inductance de 1H+500Ohms et une diode de roue libre. L’amplitude passe à 12V, et le plancher est nul. C’est super mais une self de 1H est difficile à faire.

 

On peut considérer une charge active afin de simuler une inductance de très forte valeur.

Le problème est que la tension plancher ne peut plus être nulle en continue, comme avec une inductance.

 

Si le condensateur est trop faible, la charge active va suivre parfaitement toutes les variations du courant phototransistor en les atténuant même un peu.

Si le condensateur est bien dimensionné, la charge active va suivre sur les fréquences basses (50 ou 100 Hz), par contre elle sera fixe pour les hautes fréquences.


Si le condensateur est trop fort, la charge est fixe même pour les fréquences basses, on n’a plus la fonction filtrage de la self.

470k/470k 1pF 1k.

Les pics sont très faibles (3V), la charge active suit trop bien.

470k/470k 4.7nF 1k

Ici, les pics deviennent corrects, à 12V, plancher < 1.5VLeq = 1.4 HCoupure = 144 Hz

Meilleur cas

470k/470k 47nF 1k

Ici, les pics sont à 12V, le plancher commence à bouger.

Leq = 14 HCoupure = 14 Hz

470k/470k 470nF 1k

Le plancher remonte fortement, la charge active commence à suivre le 100Hz

Leq = 139 H Coupure = 1.4 Hz

470k/56k 1nF 0k

Avec les valeurs du schéma Elektor 316, oct 2004, p66

Pas terrible….

 

 


Réalisations

 

Le montage avec 3 modules flash fonctionne, il déclenche avec une très bonne sensibilité. La charge est un peu lente.

 

De nombreux appareils numériques envoient 2 flash, la photo étant prise sur le deuxième. Le premier doit servir à quelque mesure de luminosité ou de distance. Ces deux éclairs sont distants de quelques dizaines de ms. Un compteur est nécessaire pour déclencher le flash esclave sur la bonne impulsion.

 

On utilise un compteur CMOS 4017. Sur la deuxième impulsion, la sortie « 2 » monte au niveau haut, déclenche le thyristor, et interdit l’horloge par le biais de la broche « clock enable ». Un peu de temps après (400ms) un réseau RC va remettre le circuit à zéro, prêt pour un nouveau tir.
Un bouton poussoir force le reset pour mettre le compteur dans une position connue après la mise sous tension, et en déclenche le thyristor pour pouvoir tester le flash en local.

 

Ce montage simple fonctionne très bien, avec une bonne sensibilité. Il ne faut pas oublier de mettre à zéro après la mise en route et vérifier que la LED est allumée avant de prendre la photo.

 

 


Biblio & liens